Heavy Psych Sounds
03/03/2023
Le désespoir.
S'il y a un mot qui marque la différence - claire depuis le début me concernant, mais dont les différentes critiques au sujet de ce nouvel album demandent visiblement d'encore en parler - entre Witchthroat Serpent et Electric Wizard, c'est bien celui-là. Les Anglais jouent un doom psychédélique référencé et autosatisfait, rappelant les longues soirées à regarder des cassettes d'obscurs films d'horreur rétro ; les Français vivent dans les dites cassettes, leur grain vieillot, leur atmosphère poussiéreuse, la tristesse de leur décor fané et l'implacable sentiment de mort qui habite ses personnages.
Une question d'implication en somme, de suspension d'incrédulité qui devient de plus en plus aisée à ressentir chez eux. Witchthroat Serpent fait ici un pas de plus dans la croyance, se rêve avec plus de force damné d'un village de spectres, dans cette maison des feuilles où les mélodies avancent en dédales, lisibles et difformes, la voix soutenant l'ensemble de sa livide ferveur.
On y croit, encore un peu plus, au point de se sentir également maudit, dans ce son encore plus lourd et organique, animal presque (il n'y a pas que les pattes qui sont d'éléphant ici). Enivrant aussi, chaque fin d'écoute se terminant comme un déchirement d'un monde où l'on a été placé en apnée.
Le désespoir, celui qui hante ces lieux mais aussi celui d'un retour à notre triste réalité. Vite, rembobinons !
Cripure
Lien bandcamp : https://heavypsychsoundsrecords.bandcamp.com/album/witchthroat-serpent-trove-of-oddities-at-the-devils-driveway
Très très beau disque, en effet.
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