dimanche 26 février 2023

Daeva - Through Sheer Will and Black Magic

 20 Buck Spin

14/10/2022



« Le hasard fait bien les choses ». Il suffit qu’un vinyle vous passe entre less mains pour replonger avec délice dans votre passion et votre soif de découverte. Cela a été le cas l’an dernier avec le premier album de Daeva – grâce au magnifique artwork réalisé par Karmazid – sorti sur le label américain 20 Buck Spin (cf. Obsequiae, Hulder ou encore Ulthar). La formation originaire de Philadelphie avaient pourtant réalisée un EP en 2017 toujours via 20 Buck Spin. Ce dernier était néanmoins plus classique dans sa forme, un peu « limité » aussi. Quelques années séparent le court du long format, le temps de mûrir davantage le projet ; le temps aussi de remanier quelque peu le line-up. Le trio se transforme en quatuor avec l’arrivée du bassiste Frank Chin. Enrique Sagarnaga, quant à lui, remplace JB derrière les fûts. Ces deux derniers sont loin d’être des novices et/ou des inconnus, jouant dans divers groupes, dont l’excellent Crypt Sermon – tout comme un des membres fondateurs de Daeva, Steve Jansson. Tiens, tiens !

En résulte ? Une cavalcade infernale. Une énergie pure et débridée qui vous percute de plein fouet et vous maintient hors d’haleine durant plus d’une demi-heure. Through Sheer Will and Black Magic est paradoxalement une bourrasque vivifiante et une sorte d’hommage à la scène metal des années 80 (le lien se fait avec les premiers méfaits de Bathory ou encore Tormentor, pour ne citer qu’eux). Gardant son essence Black/Thrash, Daeva fait évoluer sa musique et hausse son niveau de jeu. L’ensemble est moins bas du front, le frein un peu mis su le tchouka-tchouka. Les ambiances maléfiques (l’introduction instrumentale) prennent de l‘ampleur et les variations de rythmes sont plus nombreuses – comme ses parties black mid tempos entêtants à souhait (cf. « Loosen the Tongue of the Dead »). Guidé par Lucifer, Edward Gonet avec sa voix bardée de reverb reste animé d’un feu dévorant. Il éructe ses textes avec ferveur, semblant vouloir vous amener à sa suite dans les Enfers comme sur le brûlot « The Architect and the Monument ».

«Surging subterranean might
Melting the expandable flock of Christ »

Les cris et les plaintes se répercutent dans les profondeurs tout comme ses vocaux plus black perçu de temps à autre (notamment à l’écoute du très dark « Passion Under the Hammer »). La grande richesse de tons, de styles est indubitablement la première qualité de ce premier album des Américains même si, à priori, cela n’a pas été fait par choix (plus dû à un certains laps de temps écoulé entre l’écriture de certains titres avec d’autres). Tout est là, parfaitement imbriqué, de l’outro irréelle fleurant le soufre du morceau sus-cité aux parties thrash survoltées comme sur le terrible « Fragmenting in Ritual Splendor » (où vous ressentez toute la passion des musiciens pour Dark Angel ou Sodom), le quatuor déroule sans forcer pour ne laisser que le chaos. Impossible de vous détournez ou d’imaginer une autre voie car les riffs evil as fuck et jouissifs au possible vous entraînent par le fond. Quelle accroche, quelle puissance ! Steve Jansson s’est surpassé ici et ne vous laisse aucun répit entre les riffs ultra nerveux (« Luciferian Return »), les mélodies incisives du très fédérateur « Arena at Dis » et les envolées fantastiques (le meilleur exemple étant « Fragmenting in Ritual Splendor », encore lui!).

Vous restez là, ensorcelé par les sonorités addictives, drapé d’émanations cadavériques et entouré de créatures monstrueuses à la Hieronymus Bosch. Là est tout le pouvoir de Through Sheer Will and Black Magic, à la fois flamboyant et personnel. Daeva a sorti son marteau et a frappé un grand coup avec ce premier album – se hissant parmi les sorties les plus notables de l’année 2022.

Hail Satan !

Längäste

Lien Bandcamp : 
Through Sheer Will And Black Magic... | Daeva | 20 Buck Spin

2 commentaires:

  1. Ils m'ont toujours un peu titillé eux, à cause de l'artwork du EP - mais je croyais qu'ils étaient néozed, et un peu affiliés à la clique Vassafor, Diocletian et cie.

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    1. C'est vrai que l'artwork du premier aurait pu le laisser croire, et le petit relent death aussi sur cet album, mais non !

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