20 Buck Spin
14/10/2022
« Le
hasard fait bien les choses ». Il suffit qu’un vinyle vous
passe entre less mains pour replonger avec délice dans votre passion
et votre soif de découverte. Cela a été le cas l’an dernier avec
le premier album de Daeva – grâce au magnifique artwork réalisé par
Karmazid – sorti sur le label américain 20 Buck Spin (cf. Obsequiae,
Hulder ou encore Ulthar). La formation originaire de Philadelphie
avaient pourtant réalisée un EP en 2017 toujours via 20 Buck Spin.
Ce dernier était néanmoins plus classique dans sa forme, un peu
« limité » aussi. Quelques années séparent le court du
long format, le temps de mûrir davantage le projet ; le temps
aussi de remanier quelque peu le line-up. Le trio se transforme en
quatuor avec l’arrivée du bassiste Frank Chin. Enrique Sagarnaga,
quant à lui, remplace JB derrière les fûts. Ces deux derniers sont
loin d’être des novices et/ou des inconnus, jouant dans divers
groupes, dont l’excellent Crypt Sermon – tout comme un des
membres fondateurs de Daeva, Steve Jansson. Tiens, tiens !
En
résulte ? Une cavalcade infernale. Une énergie pure et
débridée qui vous percute de plein fouet et vous maintient hors
d’haleine durant plus d’une demi-heure. Through Sheer Will and
Black Magic est paradoxalement une bourrasque vivifiante et une
sorte d’hommage à la scène metal des années 80 (le lien se fait
avec les premiers méfaits de Bathory ou encore Tormentor, pour ne
citer qu’eux). Gardant son essence Black/Thrash, Daeva fait évoluer
sa musique et hausse son niveau de jeu. L’ensemble est moins bas du
front, le frein un peu mis su le tchouka-tchouka. Les ambiances
maléfiques (l’introduction instrumentale) prennent de l‘ampleur
et les variations de rythmes sont plus nombreuses – comme ses
parties black mid tempos entêtants à souhait (cf. « Loosen
the Tongue of the Dead »). Guidé par Lucifer, Edward Gonet
avec sa voix bardée de reverb reste animé d’un feu dévorant. Il
éructe ses textes avec ferveur, semblant vouloir vous amener à sa
suite dans les Enfers comme sur le brûlot « The Architect and
the Monument ».
«Surging
subterranean might
Melting the expandable flock of Christ »
Melting the expandable flock of Christ »
Les cris et les plaintes se répercutent dans les profondeurs tout
comme ses vocaux plus black perçu de temps à autre (notamment à
l’écoute du très dark « Passion Under the Hammer »).
La grande richesse de tons, de styles est indubitablement la première
qualité de ce premier album des Américains même si, à priori,
cela n’a pas été fait par choix (plus dû à un certains laps de
temps écoulé entre l’écriture de certains titres avec d’autres).
Tout est là, parfaitement imbriqué, de l’outro irréelle fleurant
le soufre du morceau sus-cité aux parties thrash survoltées comme
sur le terrible « Fragmenting in Ritual Splendor » (où
vous ressentez toute la passion des musiciens pour Dark Angel ou
Sodom), le quatuor déroule sans forcer pour ne laisser que le chaos.
Impossible de vous détournez ou d’imaginer une autre voie car les
riffs evil as fuck et jouissifs au possible vous entraînent par le
fond. Quelle accroche, quelle puissance ! Steve Jansson s’est
surpassé ici et ne vous laisse aucun répit entre les riffs ultra
nerveux (« Luciferian Return »), les mélodies incisives
du très fédérateur « Arena at Dis » et les envolées
fantastiques (le meilleur exemple étant « Fragmenting in
Ritual Splendor », encore lui!).
Vous restez là, ensorcelé par les sonorités addictives, drapé d’émanations cadavériques et entouré de créatures monstrueuses à la Hieronymus Bosch. Là est tout le pouvoir de Through Sheer Will and Black Magic, à la fois flamboyant et personnel. Daeva a sorti son marteau et a frappé un grand coup avec ce premier album – se hissant parmi les sorties les plus notables de l’année 2022.
Hail
Satan !
Längäste
Lien Bandcamp : Through Sheer Will And Black Magic... | Daeva | 20 Buck Spin
Ils m'ont toujours un peu titillé eux, à cause de l'artwork du EP - mais je croyais qu'ils étaient néozed, et un peu affiliés à la clique Vassafor, Diocletian et cie.
RépondreSupprimerC'est vrai que l'artwork du premier aurait pu le laisser croire, et le petit relent death aussi sur cet album, mais non !
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